Réponse à l’article « Dom sortais sort ses griffes »
(courrier de l’ouest du 19/02/2014)
rédigé par le Collectif pour la
Promotion de l’Ecole Publique dans les Mauges et l’Association de Parents
d’Elèves pour un Collège Public à Beaupréau.
Tout d’abord, comme l’indique
bien l’article, Dom Sortais est une institution « catholique ». C’est pourquoi nous souhaitons qu’un
collège public voit le jour en même
temps que le lycée afin d’assurer un enseignement laïc aux enfants des familles
de Beaupréau et des communes environnantes qui le souhaitent.
Ensuite, M. Riboux estime que son
établissement a été « la cible (…)
de pratiques à la limite de la diffamation ». Nous nous interrogeons sur ces pratiques et
ne comprenons pas quelles sont les personnes visées par ces allégations. En
tout cas, la limite n’a pas dû être dépassée car aucune action en justice n’a
été intentée.
M. Riboux rappelle que son
collège accueille « plus de 750 jeunes ». Cela montre bien qu’il y a
la place pour un collège public. En effet si, comme nous le pensons et comme
l’a montré une récente enquête effectuée par la FCPE, au moins 50 % des familles choisiraient le public, 375
collégiens, au minimum, y seraient scolarisés. On est donc bien au-delà des 250
réclamés par le Conseil Général. Par ailleurs, il affirme que « la démographie n’est pas en
explosion ». Or, le SCOT prédit une forte augmentation de la
population des Mauges d’ici à 2030. Peut-être les prévisions de M. Riboux
sont-elles plus fiables ? Il ajoute que « Montrevault va souffrir ». En réalité, M. Riboux a
surtout peur d’un rééquilibrage en défaveur du collège privé de Beaupréau. Les effectifs de Montrevault n’augmenteront
jamais grâce aux familles de Beaupréau et de ses environs car la durée de
transport est un frein majeur à la scolarisation de leurs enfants à
Montrevault. A l’heure actuelle, une soixantaine d’enfants de ce secteur sont scolarisés au collège de l’Evre. Si on
les enlève des effectifs de ce collège, celui-ci comptera toujours plus de 250
élèves, limite fixée par le Conseil Général. Nous sommes d’accord avec M.
Riboux pour confirmer la bonne santé du collège public de Montfaucon-Montigné
dont les effectifs ne cessent d’augmenter. En revanche, nous contestons que les
collèges publics de Cholet puissent
« connaître des retombées » (négatives ?) en cas d’ouverture
d’un collège public à Beaupréau car les élèves scolarisés à Montrevault ou
Montigné-Montfaucon ne peuvent y être inscrits, ceux-ci ne faisant pas partie
du secteur de recrutement des collèges publics de Cholet.
S’il est vrai que les
résultats affichés par l’ensemble Dom
Sortais au Brevet des Collèges sont honorables, nous nous interrogeons sur les
différences d’effectifs entre la sixième et la troisième. En effet, des familles
sont parfois « incitées » à réorienter leurs enfants vers
l’enseignement public ou les Maisons Familiales Rurales avant la classe de
troisième en raison de résultats scolaires « un peu justes ».
Serait-ce pour ne pas faire chuter ces bons chiffres ?
M. Riboux laisse entendre que
l’ouverture du lycée public « va
contraindre aussi des enseignants à des déplacements ». Il avoue donc
à demi-mots que l’ouverture du nouveau lycée va créer un déplacement des
lycéens du privé vers le public. Nous en sommes également convaincus, ce qui
montre bien que beaucoup de familles n’ayant pas actuellement de véritable
choix, scolarisent leurs enfants par
défaut dans l’ensemble Dom Sortais. De plus, qu’est-il préférable : que
des collégiens ou des lycéens endurent un trajet plus long en bus ou que
celui-ci soit effectué par des adultes ? Pour nous, la réponse est
évidente.
M. Riboux évoque ensuite le « budget » de son
établissement. Dom Sortais est effectivement géré comme une entreprise privée,
ce que nous refusons pour un établissement public d’éducation et de formation.
Dom Sortais « impacte fort l’emploi
à Beaupréau » tout comme, sans nul doute, l’arrivée d’une cité
scolaire publique le fera. Nous sommes d’accord avec lui quand il estime que ce
dossier est « politique ».
Comment expliquer sinon le refus dogmatique du Président du Conseil Général de
tenir ses engagements, les conditions qu’il avait lui-même fixées pour la
construction d’un collège public à Beaupréau étant aujourd’hui réunis.
Il est vrai que l’ensemble Dom
Sortais rayonne « sans
partage » dans les Mauges. On peut donc estimer qu’il est grand temps
que l’enseignement public puisse y être dispensé dans les mêmes conditions que
pour le reste du territoire de la République Française.
M. Riboux indique que l’ensemble
Dom Sortais remplit sa « mission de
service public ». Certes, mais l’enseignement dispensé est payant et
une partie de l’argent versé par les familles reviennent au Diocèse. Quand M.
Riboux estime que « tous les élèves (sont accueillis) sans
distinction pour des raisons financières, on veut bien le croire volontiers
mais il souligne que la scolarité d’un collégien revient à 340 euros par an et
celle d’un lycéen à 705 euros par an, hors cantine. Rappelons que dans un
collège et un lycée publics, ces familles scolariseraient leurs enfants
gratuitement, ce qui n’est pas négligeable en terme de pouvoir d’achat. En
outre, précisons que le coût de la demi-pension au collège public de
Montrevault est bien moins élevé qu’au collège privé de Beaupréau.
Pour conclure, nous nous demandons
bien pourquoi « Dom Sortais sort ses griffes » et se montre aussi
inquiet car si l’aspect financier n’est pas un frein pour les familles et si
leurs résultats sont si exceptionnels, cette institution catholique continuera
à accueillir beaucoup d’élèves. Par ailleurs, si l’arrivée d’un collège public
l’inquiète, nous pouvons suggérer au diocèse de fermer les « petits »
collèges privés de Jallais et du May-sur-Evre (en terme d’effectif) pour
maintenir à flot les effectifs de celui de Beaupréau.
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